L’action la plus efficace que M l’abbé Derry exerça sur ses frères de captivité fut assurément celle des petites méditations que les détenus se passaient de l’un à l’autre pour les lire dans leur cellule. Elles ne furent pas seulement appréciées des habitués de la messe du dimanche ; d’autres les lurent, qu’elles conduisirent à de sérieuses réflexions. « Plusieurs qui furent exécutés eux aussi, sont revenus à la foi de leur jeunesse et sont morts en saints. Le lecteur voudra sûrement goûter ces paroles si simples, qui consolèrent et soutinrent tant de malheureux dans leur épreuve. Qui sait si, tombant sous les yeux d’autres infortunés, meurtris par la vie ou accablés sous l’adversité, ceux-là ne trouveront pas aussi un soulagement à leurs maux en entendant cette voix dont on ne saurait dire si elle sort d’une prison ou si elle ne descend pas du ciel ? ».
Méditations à l’usage des compagnons de captivité
Écrit par Abbé Roger Derry, lu par Arnaud Michel